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mercredi 31 octobre 2007

Commission Johnson: Analyse d'un article du Soleil du 18 octobre


citation de la journée:

« Je ne crois pas qu'un Destin impitoyable frappe les gens quoi qu'ils fassent;... mais je crois que le destin frappe impitoyablement ceux qui ne font rien. » J. Swift



Le jeudi 18 octobre 2007
Rapport de la commission Johnson : une longue chaîne d’erreurs


Les trois com­mis­sai­res Roger Nicolet, Pierre Marc Johnson et Armand Couture dis­tri­buent les blâ­mes dans le rap­port sur l’effon­dre­ment du via­duc de la Concorde, qu’ils ren­dent ­public aujourd’hui.

Martin Pelchat
Le Soleil
Québec


La com­mis­sion John­son dis­tri­bue les blâ­mes ­dans le rap­port sur l’ef­fon­dre­ment du via­duc de la Concor­de qu’el­le ­rend pu­blic aujourd’hui. Du mi­nis­tè­re des Trans­ports du Qué­bec à la fir­me d’in­gé­nie­rie Des­jar­dins-Sau­riol, en pas­sant par l’en­tre­pre­neur In­ter­Sta­te Pa­ving et un des four­nis­seurs, ­Aciers d’ar­ma­ture de ­Montréal, ils ­sont plu­sieurs à goû­ter aux re­pro­ches des en­quê­teurs.

Se­lon des ren­sei­gne­ments ob­te­nus par Le So­leil, le rap­port ­conclut que l’ef­fon­dre­ment de sep­tem­bre 2006 ne ­peut ­être at­tri­bué à un ­seul res­pon­sa­ble, ­mais à un en­chaî­ne­ment ré­sul­tant de di­vers dé­fauts ou man­que­ments, à comp­ter de la cons­truc­tion du via­duc.Ain­si, les au­teurs no­tent que du bé­ton de « piè­tre qua­li­té » a été uti­li­sé ­pour la cons­truc­tion, consé­quen­ce de de­vis ­confus à cet ­égard. Ils ajou­tent que l’érec­tion a été mar­quée d’obli­ga­tions non rem­plies et d’in­stal­la­tions er­ro­nées, et que la prin­ci­pa­le la­cu­ne re­mar­quée pen­dant les tra­vaux consis­te en une absence globale de responsabi­lisation par rap­port au contrô­le de la qua­li­té.

C’est ain­si que les sur­veillants du chan­tier, les ­sous-contrac­tants et l’en­tre­pre­neur au­raient man­qué à ­leurs res­pon­sa­bi­li­tés.­Dans les an­nées qui ont sui­vi, plu­sieurs in­spec­tions et in­ter­ven­tions au­raient été mar­quées à l’en­sei­gne d’un « man­que de ri­gueur ». La com­mis­sion re­mar­que no­tam­ment que le mi­nis­tè­re des Trans­ports a man­qué ­deux oc­ca­sions de pro­cé­der à une éva­lua­tion en pro­fon­deur du via­duc.

En 1992, à l’oc­ca­sion de ré­pa­ra­tions, ­quand on a pu re­le­ver que les ­aciers d’ar­ma­ture ­étaient in­stal­lés de fa­çon in­cor­rec­te et no­ter une im­por­tan­te dé­té­rio­ra­tion du bé­ton. ­Puis, en 2004, ­quand un in­gé­nieur s’est in­quié­té de la struc­ture.

La com­mis­sion re­pro­che à Des­jar­dins-Sau­riol de ne pas ­avoir as­su­ré une sur­veillan­ce adé­qua­te de la cons­truc­tion. ­Quant à In­ter­Sta­te Pa­ving et à ­Aciers d’ar­ma­ture de ­Montréal, ils ont à son ­avis ­failli ­quant au contrô­le de la qua­li­té de l’exé­cu­tion. Le mi­nis­tè­re, lui, se ­voit cri­ti­qué ­pour ­avoir man­qué de ri­gueur et ­pour ­avoir lais­sé sub­sis­ter des am­bi­gui­tés à pro­pos de la res­pon­sa­bi­li­té de cer­tai­nes de ses di­rec­tions. La com­mis­sion lui re­pro­che éga­le­ment de ne pas ­avoir ac­cou­ché d’un ­plan per­ti­nent d’in­spec­tion et d’en­tre­tien ­pour ré­pon­dre aux obs­er­va­tions ­ayant ­émaillé la vie du via­duc.

L’ef­fon­dre­ment, ont ­conclu les com­mis­sai­res, a ­pris sa sour­ce ­dans la pro­gres­sion d’une fis­su­ra­tion ­dans la ré­gion de la chai­se ­vers l’in­té­rieur de la dal­le épais­se, pro­gres­sion qui a pro­fi­té de la dé­té­rio­ra­tion du bé­ton, no­tam­ment à la fa­veur des cy­cles gel-dé­gel et du dé­nei­ge­ment au ­moyen de fon­dants.

Par­mi les cau­ses se­con­dai­res, les tra­vaux de ré­pa­ra­tion de 1992, qui au­raient contri­bué à la pro­pa­ga­tion de la fis­su­re.


Commentaires par D. Bédard:

1) Il est clair que l'effondrement de septembre 2006 doit au contraire être attribué à un seul responsable soit l'ingénieur-concepteur Gilles Dupaul (je m'excuse pour M. Dupaul mais soyons juste et honnête s.v.p.) de Desjardins-Sauriol devenu Dessau-Soprin.

2) Le béton ne peut catégoriquement être mis en cause puisqu'il s'agit bien d'un concept erroné au départ.

3) Même si toutes les obligations auraient été remplies, cela ne changeait rien au fait que le concept était erroné au départ.

4) La responsabilité revient à l'ingénieur-concepteur et non aux surveillants de chantier, les sous-traitants ou l'entrepreneur. Lesquels devaient de toute manière composer avec les plans et devis approuvés.

5) Si tel était vraiment le cas, comment aurait-on pu voir en 1992 que les aciers d'armature étaient installés de façon incorrecte considérant qu'il aurait fallu démolir le massif pour déduire telle chose.

6) La surveillance ne peut être blâmée car celle-ci s'opère en respect des plans et devis.

7) Ce sont des efforts indus en cisaillement qui ont émaillé la vie du viaduc et non l'entretien jugé inadéquant. Lequel n'avait quelque influence de toute manière sur le résultat à long terme. Soit l'effondrement.

8) L'effondrement est du à la détérioration progressive du béton due aux "effets de cisailles" et non exclusivement de la progression favorisée des cycles gel-dégel et du déneigement aux moyens de fondants. Progression qui a selon moi accélérer de quelques années l'effondrement inévitable lequel aurait pu être évité si une plus grande vigilance avait été démontrée à condamner le viaduc bien avant.

9) Les travaux de réparation de 1992 ne pouvaient contribuer à la propagation de la fissure comme telle. Car ces travaux ne pouvaient faire s'estomper les efforts indus en cisaillement exercés dans le prolongement du joint de dilatation. Efforts qui ont commencé à jouer leur rôle de désintégration progressive en 1973 soit dès l'installation des poutres sur le massif d'appui.

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